Le carré rouge
La loi spéciale adoptée par l’Assemblée nationale du Québec en ce triste 18 mai 2012 et le flou volontaire entretenu par la ministre de l’Éducation autour du port du carré rouge, peut-être dans l’espoir, qui serait totalement ignoble, de susciter la honte ou la peur de la désobéissance chez ceux qui le portent, appellent à redéfinir le sens de ce symbole.Le carré rouge, il faut le réaffirmer haut et fort, ne signifie pas une opposition au droit à l’éducation. Et il ne signifie surtout pas, comme se plaisent à le soutenir indignement certains partisans de la désinformation, une reconnaissance du droit à la violence. Il représente, au contraire, un appui clair et net au droit individuel et collectif à une éducation vraie dans le respect de ces autres droits fondamentaux que sont, dans une société démocratique, la liberté de conscience, la liberté d’expression, la liberté de manifestation et la liberté d’association. C’est à toutes ces libertés que s’attaque ignominieusement la loi spéciale. Le carré rouge est une vive dénonciation de cette attaque totalement illégitime et de ce simulacre de droit à l’éducation que prétend défendre la loi, un droit à une éducation de plus en plus marchande, parce que désormais bradée au mépris des droits fondamentaux que sont les libertés de conscience, d’expression, de manifestation et d’association. Je continuerai donc à porter le carré rouge avec encore plus de ferveur et de fierté et j’invite tous mes concitoyens qui croient encore et toujours à une éducation libre et vraie dans une société véritablement démocratique à faire de même. Source: Marcel Goulet, Professeur de littérature et de français au collège Édouard-Montpetit
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